M1 GRI Semestre 7

Ce cours de sociologie politique de l’international adopte une approche multiniveaux visant à analyser, d’abord, la structuration du système international et les différents types d’acteurs qui contribuent à sa reproduction. Il évalue ainsi dans un premier temps les effets d’asymétrie observables dans le système international par une approche de sociologie historique de la globalisation. Il analyse le redéploiement des Etats dans la globalisation et montre que contrairement à une vulgate en faisant des acteurs dépassés dans un monde globalisé, ces derniers procèdent de l’intensification des échanges internationaux. Mais loin d’une approche statocentrée, la première partie de ce cours s’intéresse à la multiplicité des acteurs partie prenante des échanges internationaux en interrogeant la constitution d’une société civile globale et en analysant les réseaux de politique étrangère qui nourrissent les impérialismes contemporains (à travers le cas de la Françafrique).

Dans un deuxième temps, le cours interrogera un certain nombre de tensions liées à la situation des multiples acteurs de la scène internationale ainsi qu’à leur cadre d’intervention. Il s’intéressera plus particulièrement aux acteurs, instruments et processus qui participent de la production de l’action internationale. Pour cela, en s’appuyant sur diverses études de cas dans des domaines variés de l’action internationale (sécurité, santé, environnement), il croisera les apports de l'analyse des politiques publiques et de la sociologie des relations internationales.

Longtemps caractérisé comme le siècle des égoïsmes nationaux destinés à un affrontement inéluctable et s’achevant en chaos pour les peuples européens, le long dix-neuvième siècle connaît depuis deux décennies un profond renouvellement historiographique. A rebours d’une histoire téléologique et fortement marquée par les vulgates nationales et nationalistes, ce cours part de trois constats pour proposer de nouvelles analyses.

Tout d’abord, après les décennies de la Révolution et de l’Empire qui embrasèrent toute l’Europe, cette dernière ne connaît plus au XIXème siècle de guerre générale.

La principale explication tient à la mise en place de mécanismes de régulation des conflits, l’invention, sous les termes de « concert européen », d’une gouvernance internationale que le siècle suivant se charge d’amender et de perfectionner.

Il y a donc des lignes de continuité de 1815 à aujourd’hui que le raisonnement logique et critique commande d’établir. C’est ainsi notamment que l’on peut mettre au jour une dialectique, non exempte de tensions, entre organisation collective et systèmes d’alliances (bilatérales ou régionales), toute problématique qui ne cesse pas d’animer les relations internationales depuis lors.

A la croisée de la sociologie politique et des border studies, le séminaire propose une réflexion critique sur les politiques migratoires, au prisme de différents enjeux de société interconnectés : les dispositifs de contrôle de la frontière, la rétention administrative des étrangers, les formes de résistance des migrant.e.s, le "délit de solidarité", les usages contentieux du droit etc. Chaque séance fera l’objet d’un approfondissement thématique.