L'européanisation, soit la diffusion dans les espaces domestiques (nationaux ou infra-nationaux) des biens, normes, valeurs et représentations impulsés par les acteurs engagés dans le processus de construction européenne, a suscité depuis une dizaine d'année en science politique une littérature grandissante.

L'analyse de l'institutionnalisation d'une nouvelle configuration de pouvoir politique autour de l'UE s'en est trouvée largement enrichie car ces travaux ont révélé que le processus de construction européenne n'était pas seulement une affaire internationale d'Etats mais avait des conséquences à la fois sur les diverses institutions nationales et infranationales, sur leur modalités d'action publique et la fabrique concrète de leurs politiques, mais également sur de nombreux espaces sociaux, voire même sur les diverses sociétés d'Europe. Le but de ce cours est donc de mettre à disposition des étudiants ces nombreux acquis afin de leur montrer que la territorialisation de l'Union européenne à laquelle renvoie le concept d'européanisation est un processus multiforme, très différencié dans ses modalités et ses temporalités en raison de la capacité des espaces domestiques à infléchir, traduire et hybrider les modèles de régulation impulsés par l'UE.

Le séminaire a vocation à approfondir et actualiser les enseignements reçus en droit institutionnel de l'Union durant le premier cycle.

Destiné aux étudiantes et étudiants de première année du Master Affaires Européennes, ce cours vise à appréhender l’intégration européenne en tant qu’objet de discussions, débats, contestations publiques et/ou actions critiques. L’étude de la politisation plurielle de l’Europe permet aux étudiants d’approfondir leur socle général de connaissances autour d’un concept central de la science politique (la politisation) et de ses différents objets (citoyen·ne·s, mobilisations, élites, partis politiques, groupes d’intérêts, institutions européennes politiques publiques, élections, etc). Le cours permettra ainsi de réfléchir auxdifférentes grammaires et conceptions du politique et de la politisation mais aussi à ses échelles et leur combinaisaion. La politisation pourra aussi bien être étudiée « en bas » au niveau national, dans un contexte de montée des mouvements de contestation de l’Europe et d’affaiblissement des partis politiques traditionnels, de bas en haut, où l’on observe une influence croissante de la politique nationale sur les positions des États-membres, ou encore “en haut” où les interactions entre les acteurs de l’Union s’intensifient dans les luttes politiques pour le pouvoir et les idées politiques. Ce cours permet aux étudiantes et aux étudiants de renforcer leur bagage intellectuel et méthodologique pour rendre intelligible dans la suite de leur carrière les discussions autour de l’intégration européenne.

Pour ce faire, le cours prend le parti de l’ouverture en laissant aux étudiant·e·s la possibilité de choisir en petits groupes un sujet de leur choix, la confrontation en cours des différents sujets retenus servant d’appui à la découverte des différents terrains et conceptions de politisation de l’Europe.

Organisation du cours

La première partie du cours sera consacrée à l’analyse de la litttérature scientifiques et des controverses autour de la politisation de l’Europe à travers les sujets choisis, débouchant sur une première évaluation reposant sur un exposé collectif. La seconde moitié du recours offre une innovation pédagogique à travers la réalisation d’un podcast, permettant de sensibiliser les étudiant·e·s aux enjeux de vulgarisation de la recherche et de professionalisation. Alors que les institutions, entreprises et médias font un usage croissant du podcast, ce cours sera une initiation à la construction du podcast et aux aspects techniques de l’enregistrement et du montage.